Nos hypothèses de départ :
– En 2050, l’eau pluviale restera une ressource disponible, mais sa répartition au cours de l’année sera modifiée.
– La population mondiale aura augmenté, entraînant une demande alimentaire croissante.
– L’agriculture demeurera la principale source d’alimentation, ce qui fera de la production alimentaire une priorité essentielle pour éviter les pénuries.
– Les épisodes de sécheresse seront plus fréquents et plus intenses.
Face à ces défis, il convenait d’avoir des collaborateurs ayant les compétences suivantes
– gestion de l’eau et des ressources naturelles
– adaptation aux changements climatiques
– production alimentaire durable: optimisation des systèmes agricoles
– compétences en gestion et planification
– compétences en mécatronique et robotique
– communication et gestion collaborative
– gestion économique et entrepreneuriale
Il semble que ce panel de compétences relève d’un niveau 6 (licence ou bachelor)
Actuellement, au Ministère de l’Agriculture, des spécialistes de l’eau sont formés à travers le BTSA GEMEAU, tandis que la gestion d’entreprise est issue du BTSA ACSE (ou ACS’Agri).
Nous estimons qu’il est désormais nécessaire de combiner ces compétences pour adopter une approche systémique et résiliente, favorisant une agriculture robuste et durable.
La gestion de l’eau dans une entreprise agricole des années 2040 devra être considérée comme un intrant . Elle devra être pensée de manière stratégique, intégrant des notions de rareté, d’équité et de durabilité.
Il est également envisageable de développer des systèmes agricoles innovants qui minimisent les besoins en eau tout en garantissant une rentabilité optimale pour les chefs d’entreprise. Ces approches permettent de concilier performances économiques et gestion responsable des ressources naturelles.
Les Hydro-stratèges devront jouer un rôle clé dans la transition vers une gestion durable de la ressource en eau, essentielle pour faire face aux crises climatiques et aux tensions liées à la rareté de cette ressource.
En intégrant des solutions technologiques, sociales et environnementales, ils permettront une utilisation efficace et équitable de l’eau, tout en protégeant les écosystèmes.
Ces experts contribueront à sécuriser la production agricole et à renforcer la résilience des territoires face aux défis hydriques croissants.
Leur action combine innovation, médiation et gestion stratégique pour répondre aux besoins actuels et futurs de l’agriculture et des territoires.
Dans un premier temps, il est essentiel de favoriser l’infiltration de l’eau pluviale dans les nappes phréatiques. En agriculture, cela passe par la promotion de sols couverts pour limiter l’érosion et améliorer la structure du sol. Des pratiques comme l’agroforesterie et la mise en place de haies peuvent agir comme des ralentisseurs d’écoulement, favorisant l’infiltration tout en particulier les pertes liées au ruissellement. L’agriculture de conservation, qui limite le travail du sol et préserve les résidus végétaux en surface, est une approche à encourager. La teneur en matière organique du sol joue un rôle déterminant dans la rétention de l’eau, chaque augmentation de 1 % de matière organique dans le sol permettant de retenir jusqu’à 170 000 litres d’eau supplémentaires par hectare.
Dans un second temps, il est crucial de collecter l’eau pluviale excédentaire pour limiter les risques d’inondation et de la restituer en période de besoin. Cela nécessite des infrastructures adaptées, comme des bassins de rétention, des citernes ou des systèmes de stockage souterrains. Une telle gestion doit s’appuyer sur une approche concertée, impliquant tous les utilisateurs de la ressource (agriculteurs, collectivités, industries) pour garantir une répartition équitable. Cette gestion collégiale est d’autant plus nécessaire que l’eau, bien qu’elle ne disparaisse pas sur Terre, est soumise à des variations spatio-temporelles importantes.
En France, malgré une pluviométrie globalement stable, le réchauffement climatique modifie la répartition des précipitations avec des épisodes de sécheresse plus fréquents et des pluies parfois plus intenses mais moins bien réparties.
Dans le même temps, la consommation domestique moyenne d’eau par personne en France a presque doublé depuis les années 1960, atteignant environ 150 litres par jour en 2020. De plus, les systèmes agricoles, qui représentent environ 70 % de la consommation d’eau douce, doivent sécuriser leur approvisionnement pour garantir leur viabilité. Cela est d’autant plus critique que les investissements agricoles, notamment en irrigation, dépendent fortement de la disponibilité et de la gestion de cette ressource essentielle.
Pour engendrer une agriculture nourricière plus respectueuse de l’environnement en 2050, les nouvelles générations devront relever de multiples défis. En effet, assumer la souveraineté alimentaire de la France en produisant plus et en consommant moins d’intrants implique des mutations conséquentes dans les procédés existants et impose d’inventer des dispositifs permettant d’assurer à la fois la quantité face à la progression démographique et la qualité pour satisfaire les attentes sociétales et répondre aux enjeux environnementaux.
Le réchauffement climatique et ses retombées vont bouleverser nos activités agricoles et nous obliger d’appréhender ou d’imaginer des techniques inédites. L’eau, source du vivant, devient une ressource que l’on doit mieux gérer. Son efficience devient incontournable. Dans ce contexte, notre ambition est de former les futures générations d’actifs du secteur agricole et des entreprises étroitement liées pour leur donner toutes les chances de réussir.
Notre vision
Notre vision initiale consiste à considérer l’eau comme un intrant essentiel en agriculture plutôt qu’une ressources disponible à volonté. La répartition de l’eau entre différents usages, qu’il s’agisse de son utilisation en tant qu’intrant pour garantir la souveraineté alimentaire ou comme ressource pour des activités récréatives ou autres, engendre des perspectives divergentes et des litiges juridiques.
Nos objectifs
Notre proposition veut réconcilier les usages et les usagers de l’eau.
La gestion de l’eau est un enjeu fort dans les zones intermédiaires comme le Cher. À ce jour, l’irrigation est présente, mais à petite échelle. Si nous considérons l’évolution climatique potentielle, maintenir un revenu dans ces zones pourrait passer par un développement d’une irrigation pour maintenir les rendements.
On peut aussi envisager de mettre en place une “autre” agriculture qui ne consommerait pas d’eau, mais qui assurerait un revenu correct aux
agriculteurs.
Si la souveraineté alimentaire est un enjeu stratégique, il convient, certes, d’utiliser les eaux usées, de mieux valoriser l’eau d’irrigation (en minimisant l’évaporation et l’évapotranspiration), en renonçant à utiliser de l’eau en dehors de l’eau pluviale.
Pour le monde agricole, l’eau est perçue comme un moyen de prévention du risque sècheresse, mais aussi comme un facteur de diversification des productions et de contractualisation .
Développer des productions moins consommatrices en eau, assurant la souveraineté alimentaire et permettant de bien vivre de son travail, relève des compétences attendues des futurs apprenants.
Il est recommandé d’accélérer la transformation de l’agriculture, de considérer les sols comme socle de la stratégie de l’adaptation, de mettre en place une irrigation plus résiliente, de mettre en place une gouvernance territoriale de la ressource eau, de connecter plus fortement la recherche aux filières confrontées au changement climatique, de renforcer l’acceptabilité du stockage.
Il est impératif de gérer la ressource en eau, d’envisager son stockage éventuel et de déterminer ses divers usages. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre la production suffisante d’aliments pour une population croissante et la préservation de la ressource. Promouvoir l’infiltration de l’eau vers les nappes phréatiques au lieu de privilégier les systèmes d’évacuation des eaux usées est essentiel. Étant donné que les sols agricoles sont la principale surface de collecte de l’eau de pluie, il est
essentiel de réfléchir à l’optimisation de cette « récolte d’eau ».
LorLes locaux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite
Mais la formation comporte des visites d’exploitations agricoles et de la pratique .
Une référente handicap est à l’écoute des bénéficiaires en situation de handicap pour leur apporter des réponses personnalisées.
CFPPA de Bourges
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